a foule se presse pour franchir les portes du manoir oublié, sombre bâtisse qui semble être apparue du jour au lendemain, s’élevant dans la brume. Comme par magie. L’adresse s’est perdue au fil des ans, jusqu’à s’effacer de toutes les mémoires. Une manœuvre sans doute volontaire de l’étrange propriétaire, un homme nimbé de mystères qui a connu ses heures de gloire, il y a fort longtemps. Si personne ne s’attendait à ce qu’il réapparaisse, et encore moins à ce qu’il convie tout un chacun à se rendre dans sa prestigieuse demeure, personne n’a oublié le nom de l’ancien formateur de l’Académie des Greyhands, Eribald Tel’Domiel. Le peuple de Valarya se souvient incontestablement de cette figure éminente de la haute société, tant pour ses nombreux exploits que pour ses extravagances.
S’il est un exemple pour beaucoup, d’autres préfèrent reposer leur jugement sur les nombreuses rumeurs véhiculées à son sujet. Il faut dire que le vieil homme a depuis toujours su faire parler de lui, spécimen fascinant de par son excentricité, que peu de gens comprennent. Après avoir pris sa retraite de l’Académie, certains affirment que le Tel’domiel est devenu fou, se prenant de passion pour des artéfacts issus de légendes oubliées. Collectionneur de bizarreries, d’objets aussi rares que dangereux qu’il s’en est allé chasser aux quatre coins du monde. Les plus raisonnables soutiennent qu’il ne s’agit que de quelques précieuses babioles, tandis que ceux qui l’ont un jour connu prétendent qu’il a toujours été amateur d’art et qu’il ne fait sans doute que dépenser sa fortune grotesque dans des pièces de collection.
Mais après toutes ces années, il semblerait qu’Eribald ait décidé d’enfin lever le mystère pesant sur les trésors qu’il aurait amassés au cours de ses énigmatiques voyages. Quelques jours plus tôt, de somptueuses affiches ont recouvert tous les murs de la capitale, annonçant une exposition hors du commun au manoir du vieil homme. L’excitation s’est fait ressentir au sein des petites gens, lasses d’attendre les réformes promises par la couronne et impatients de profiter de la somptueuse réception organisée pour l’occasion. Naturellement, la noblesse sera elle aussi de la partie, la plupart de ses membres étant de vieilles connaissances du Tel’domiel. En revanche, d’autres invités aux intentions moins honorables pourraient se laisser appâter par la fortune du vieil homme, c’est pourquoi ce dernier a bien entendu veillé à renforcé la sécurité des lieux.
|| Début des festivités
Dès vingt heures, les premiers invités franchissent les portes des imposantes grilles en fer forgé et pénètrent à l’intérieur du manoir, où des domestiques les accueillent pour les mener à la salle où se dérouleront les festivités. Fastes et luxure les y attendent, de nombreuses œuvres d’art d’une beauté inimitable sont accrochées aux murs, et divers objets méconnus sont exposés sous de solides vitrines. Les murmures parcourent la foule, il semblerait que la collection du vieillard n’ait rien de si étrange, pas plus qu’un amas de raretés dans lesquelles le noble a dû dilapider sa fortune. A moins que les pièces maîtresses de sa collection ne soient dissimulées ailleurs? Qui sait... Pour l’instant, l’heure est à l’observation, aux bavardages et au champagne.
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Informations
Vos personnages pénètrent dans le Manoir du vieil Tel'Domiel. N'hésitez pas à poster à la suite, privilégiez les RÉPONSES COURTES pour faire avancer rapidement l'animation, attention en participant à cette dernière vous vous engagez à que votre PERSONNAGE PUISSE ÊTRE MIS EN DANGER. Vous pouvez vous organiser dans le sujet de flood dédié à cette animation pour venir accompagné et/ou voir entre vous pour faire des actions conjointes.
Inviter tout le monde. C'est bien un truc de bourgeois ça. Les seuls moment où j'ai dit dans ma vie "j'invite tout le monde" je parlais de la famille, pas de tous les cul-terreux et les cul-dorés de la ville. Mais rien n'était de trop pour prouver excentricité du m'sieur Eribald Tel’Domiel. Pfff... Encore un humain qu'à rien d'autre à foutre. Faut toujours qu'ils s'inventent des vies, qu'ils se rendent intéressants... Quand on est une race nombreuses et sans le moindre intérêt, faut bien trouver autre chose pour se faire remarquer j'imagine... Lui était allé chercher tout ce qu'il pouvait récupérer à droite à gauche, dans des contrées lointaines ou plus proches. Et ce vieux bougre récupérait de tout, des peintures aux livres aux outils disparus, en passant par des moitié d'artefacts cassés, dont on ignore tout de l'utilité. Je ne serais pas surpris de découvrir un balais à chiotte en bronze.
Mais si cette réception ouverte à tous me répugnait, pourquoi étais-je en train d'enfiler mes vieilles bottes sur mes gros pieds endoloris ? Parce que parmi tous ces objets mystérieux, peut-être découvrirais-je quelque chose sur nos ancêtres nains des temps jadis. Et je ne voulais pas manquer ce peut-être à cause de ma stupide vanité. Il était grand temps d'attraper mes lunettes et d'aller promener mes yeux sur cette soi-disante collection du monde entier.
Mon grand et épais manteau bien posé sur mes épaules, je m'aventurais alors en ville, passant devant ces grandes bâtisses, toutes plus grandes, luxueuses et propres les unes que les autres. Comme si au fil des constructions, ces elfes de malheur jouaient à faire plus chic que le voisin. Et vas-y que j'te met des dorures, des moulures, et des p'tits pétunias... En ces temps de plus en plus froids, rien ne vaut la chaleur d'un foyer où l'on se réuni autour d'un feu et d'une bonne soupe de choux et de patates. Mais quelque chose me disait que là où je me rendais, j'allais plutôt trouver des p'tits fours et des p'tites tartelettes... J'espère au moins qu'il y aura à boire, si non ça risque d'être bien triste.
Enfin j'arrivais sur place. Au moins une chose était sûr, on ne pouvait pas rater l'entrée... Au moins même si je ne trouvais rien d'intéressant, ça aura tout de même le mérite de m'avoir fait sortir de ma grotte.
« Pleasure to me is wonder—the unexplored, the unexpected, the thing that is hidden and the changeless thing that lurks behind superficial mutability. » H.P. Lovecraft
Quand on était un jeune noble en quête d'un bon mariage, il était impossible de refuser une telle invitation. Isad avait même été étonné de la recevoir, il se sentit d'abord très flatté... avant de réaliser que littéralement tout le monde avait été convié. Renvoyé violemment à son statut de monsieur tout le monde, du blondinet insignifiant pas assez bien né pour se trouver une femme, et en même temps trop noble pour se permettre un mariage d'amour roturier. Même dans ce cas-là, avec qui ? Au moins, si toute la ville était dans ce manoir étrange ce soir, il y ferait peut-être quelques rencontres intéressantes.
Il devait aussi avouer être curieux de la collection de Tel'Domiel. On avait suffisamment entendu de légendes à son propos pour qu'il y ait un minimum de vérité dedans. Il n'y a jamais de fumée sans feu, et si les bibelots sur lesquels le regard d'Isad se posait ne payaient pas de mine, ça ne faisait aucun doute que le clou du spectacle se tapissait ailleurs, bien caché. En attendant, Isad pouvait parader, brandissant ses deux meilleures armes : un sourire éclatant et une tenue de brocart bleu sombre qui faisait ressortir sa pâleur et sa blondeur.
✧ Inscription : 29/11/2018 ✧ Orbes : 1524 ✧ Opales : 2604✧ Faceclaim : marina nery. ✧ Crédits : VOCIVUS (avatar) violent delights. (sign)✧ Peuple : Changeforme ✧ Profession : (espionne) ombre dans l'obscurité actuellement infiltrée au palais des astres qui laisse dans son sillage une traînée de corps sans vie. ✧ Idéologie : (anti-couronne) la rage au ventre après le massacre de son clan. promesse faite de tous les venger et de faire s'effondrer ce pacte qu'elle trouve injuste pour les changeformes. ✧ Clan : (léopard) depuis toujours et à jamais. amertune et haine vorace depuis son extinction. (aigle) recueillie par ce clan qu'elle considère comme sa deuxième famille. ✧ Guilde : (mangeurs de peau) les traditions qui se doivent de perdurer afin d'honorer leurs ancêtres. (la ligue de l'aube) jeune léopard qui a soif de sang et de vengeance. la couronne doit tomber et pour ça, elle a depuis bien longtemps assombri son âme.
Le sourire qui s’affiche dans le reflet du miroir tandis que la surprise se lit dans tes mirettes. Tu as du mal à t’y faire, à cette nouvelle peau. À cette Louve qui de bien des manières se différencie de Mana. Des opposées, qu’elles étaient. Et ça va être un véritable challenge de passer d’une peau à l’autre en aussi peu de temps. Mais tu t’y es préparée durant plusieurs jours, et à force de collectionner les peaux force est de constater que tu commences à acquérir une certaine aisance.
Le masque de la malice posé sur tes lèvres, te voilà qui déposes tes pieds sur le devant du portail imposant du manoir du vieux Tel’Domiel. Un nom qui jusqu’alors t’était inconnu. À croire qu’il sort de nulle part, ou qu’il revient d’entre les morts. En tout cas, son invitation tombe à pic, car elle te permet de sortir Louve au grand jour et de tester en situation réelle ta nouvelle couverture. Habillée d’une robe rouge à la fois élégante et raffinée, tu te fondras certainement avec aisance dans la noblesse. Le dos-nu échancré fera sans nul doute son petit effet, collant parfaitement avec le caractère sulfureux et la réputation de la future Baronne.
Pénétrant dans le hall principal, tu ne peux pas t’empêcher un soupir d’exclamation de percer tant le décor à l’intérieur de la maison est impressionnant. C’est surchargé de vieilleries en tout genre, et c’est assez atypique. Exotique. Ça dégage un charme ancien qui ne peut laisser indifférent, bien que les avis soient probablement partagés quant au goût du propriétaire des lieux. Ton regard est rivé vers les moulures du plafond, si bien que tu commets la maladresse de percuter une personne qui venait de s’arrêter devant toi. « Désolée, que tu lances rapidement, baissant ton regard pour remarquer la silhouette d’un homme qui se retourne. » Un noble, aux vues de la qualité de son costume resplendissant. Tu l’as déjà vu en allant voir ton cousin Edo et reconnais donc @Isad Ed'Melyn. « J’étais trop absorbée par le style particulier de la pièce pour regarder devant moi. Une légère grimace tandis qu’un sourire étire tes lippes. Vous connaissez Eribald Tel’Domiel ? » Une manière comme une autre d’engager la conversation.
Dernière édition par Saeunn Mogween le 10/11/19, 10:11 pm, édité 1 fois
Nezli se demandait ce qu'elle faisait là, si ce n'était pour @aabid osgrey qui l'accompagnait, mais elle n'en était pas moins émerveillée par la beauté du lieu et des personnes présentent. Elle comprenait cependant l’attrait que le Djinn pouvait avoir pour cet évènement. Personne ne semblait savoir ce que contenait cette collection et ce mystère avait de quoi susciter tout un tas de fantasmes pour un inventeur comme lui. Trésors oubliés ou découvertes étonnantes ? Personne ne savait.
La pièce grouille, comme la cité elle-même. Pas tant que ça bien sûr, elle n'a juste pas l'habitude des foules et elle ne s'y est pas encore faite. Les relations sont étranges ici, surtout quand on a un égo comme le sien. Très vite on lui a fait se sentir comme une minuscule petit chose avec toutes ces portes closes, ces zones interdites et ces regards condescendants. Aujourd'hui elle se sent curieusement comme tout le monde, comme si les barrières sociales qu'elle ne veut pas comprendre s'étaient effondrées en pénétrant dans ce manoir, et dans une jolie robe en prime. Une robe qu'il lui a donné. Une robe qui devait appartenir à sa sœur sans doute. La djinn avait le sourire, et les yeux pétillants alors qu'elle scrutait son comparse.
@Nezli Osgrey se tient près de lui, magnifique dans sa robe qu'il a acheté pour l'occasion. Aabid ne lui a pas dit qu'il l'a commandé à l'un des meilleurs artisans d'Eredhel, il lui a donné plutôt nonchalamment lui faisant croire qu'elle appartenait à Izza. Aabid ne veut pas que Nezli porte les vêtements de la femme qu'il a aimé, il a déjà trop l'impression qu'elle la remplace. Mais il ne se l'avouera jamais. Alors il préfère lui offrir une nouvelle place dans sa vie, avec une nouvelle robe.
Il sourit en entrant dans la pièce, la soirée va sans doute être très intéressante, les objets attirent toute son attention. Mais il est vite déçu du contenu de sa collection. L'âge du Tel'Domiel lui a fait faire des acquisitions douteuses, il imagine des marchants Quelques personnes viennent lui parler, son statut d'ingénieur en chef du tramway lui donne une contenance et même les nobles s'adressent à lui avec respect. Il serre des mains et présente Nezli aux grands de la capitale. Il a fini par avoir l'habitude de se frotter à un monde qu'il pensait hors de portée. « Je t'avoue que pour l'instant, je ne reconnais pas grand monde » Ou du moins, il ne reconnait personne à qui il a envie de parler. Il lui sourit et inspecte la salle, il reconnait des enfants de baronnes @Isad Ed'Melyn et Louve O'Morgon. Et au loin, se trouve @Grön Järnhand qu'il connait de nom, un nain forgeron de renom. « J'espère que la soirée va te plaire. C'est parfois ennuyeux ces soirées mondaines. »
Antre des bizarreries, galerie de l’étrange - il n’a pas fallu de plus que cette promesse de merveilles pour convaincre le curieux Aedan de se précipiter à l’entrée de ce manoir de curiosité. En bon ancien explorateur, le gamin raffole évidemment des artefacts anciens, d’une valeur historique inestimable ; il se passionne pour les reliques, pour les traces d’un temps trop rapidement oublié. Si c’est alors d’abord son coeur d’aventurier qui a battu trop fort pour cette éventualité, c’est l’homme de belle société qui a repris le dessus sur son ardeur. Reprenant de ces habitudes strictement inculquée, l’elfe s’est vêtu de ses plus beaux habits de soirée - bien plus pour faire honneur aux stars inanimées de ce gala plutôt qu’aux autres invités. Ainsi, Aedan s’est présenté, drapé d’honneur et de lumière. Tenure droite, menton levé, yeux évadés, il scrute. Il se fond si facilement dans la masse, lui qui n’adresse la parole à personne ; lui qui se faufile entre les silhouettes sans les effleurer. Il est cette présence qui vit, qui va, qui vient, et qui n’arrête personne.
Mais qui se stoppe. Parce que ses yeux ont couru partout, trop loin, et ont fini par trébucher. Voyez comme son regard se fait happer, comme son attention est volée. Elle est là, la funambule, la belle ailée ; @Maeve Haskran. Elle a changé de costume. De ses capuchons et capes obscures, elle est passé aux robes infestées de dorures - acrobate de luxure. Il s’approche, bien malgré lui, irrémédiablement aimanté. Il se hisse, silencieux, jusqu’à sa hauteur, sans pour autant s’annoncer. Il se penche. Et dans un souffle, glisse à son oreille quelques mots.
« On ne vous attend pas sous le chapiteau, ce soir ? »
« Pleasure to me is wonder—the unexplored, the unexpected, the thing that is hidden and the changeless thing that lurks behind superficial mutability. » H.P. Lovecraft
Le jeune noble se fit bousculer, mais n’en tint pas rigueur à la personne responsable : il vit en se retournant qu’elle était ravissante, et lui assez poli pour ne pas s’offusquer d’une telle broutille. Il lui servit un autre de ses sourires, avant de lever une coupe en signe de salutations.
— Ne vous excusez pas ainsi…
Elle lui expliqua spontanément qu’elle avait été trop captivée par le décor exceptionnel de l’endroit, et comment pouvait-il lui en vouloir ? La pièce, du sol au plafond, était extraordinaire.
— Je ne le connais que de nom, je dois avouer. Je ne me suis jamais vraiment intéressé à ce genre de personnage… Je suis plutôt passionné de romans et de musique.
Il marqua une petite pause, le temps de siroter son verre en réfléchissant un peu à la suite. Il avait enfin une occasion d’avancer ses pions familiaux sur l’échiquier de la noblesse, alors ce n’était pas le moment de bredouiller.
— Mais j’imagine qu’une âme d’artiste ne peut rester de marbre face à un tel cabinet de curiosités.
Et ce, même si cette première pièce ne contenait pas grand-chose de réellement unique.
✧ Inscription : 29/11/2018 ✧ Orbes : 1524 ✧ Opales : 2604✧ Faceclaim : marina nery. ✧ Crédits : VOCIVUS (avatar) violent delights. (sign)✧ Peuple : Changeforme ✧ Profession : (espionne) ombre dans l'obscurité actuellement infiltrée au palais des astres qui laisse dans son sillage une traînée de corps sans vie. ✧ Idéologie : (anti-couronne) la rage au ventre après le massacre de son clan. promesse faite de tous les venger et de faire s'effondrer ce pacte qu'elle trouve injuste pour les changeformes. ✧ Clan : (léopard) depuis toujours et à jamais. amertune et haine vorace depuis son extinction. (aigle) recueillie par ce clan qu'elle considère comme sa deuxième famille. ✧ Guilde : (mangeurs de peau) les traditions qui se doivent de perdurer afin d'honorer leurs ancêtres. (la ligue de l'aube) jeune léopard qui a soif de sang et de vengeance. la couronne doit tomber et pour ça, elle a depuis bien longtemps assombri son âme.
Au moins ne s’offusque-t-il pas quand tu le percutes sans crier gare. La coupe qu’il tient entre ses mains semble intacte et c’est tant mieux. Commencer par une esclandre parce qu’il s’est renversé du champagne sur ses beaux habits ne serait clairement pas la meilleure approche pour mettre en scène Louve O’Morgon. Du coup tu sens un poids quitter tes épaules à mesure qu’il te répond qu’il ne connait pas le propriétaire des lieux. En soit ça ne t’étonne pas des masses, cet Elfe étant aux abonnés absents depuis plusieurs années, si l’on en croit les rumeurs qui très rapidement se sont étalés du Palais des Astres jusqu’aux cercles inférieurs.
Tu acquiesces avec intérêt lorsqu’il t’avoue préférer les romans et la musique. Au moins cela change-t-il des hommes que tu as toujours eu l’habitude de rencontrer. D’ordinaire les nobles préfères la guerre et le maniement des armes. Cet @Isad Ed'Melyn semble donc différent du commun des mortels, et c’est pas pour te déplaire. Bon, après, tu n’es clairement pas une amatrice du genre et ne partages aucune de ses passions. Mais ça change et c’est pas plus mal. Une petite grimace qui déforme tes lèvres lorsqu’il te parle de son âme artistique. « Rares doivent être les personnes à rester de marbre, qu’elles soient des artistes ou non, que tu commentes en rivant tes orbes sur la décoration environnante, Le style est si atypique qu’il ne peut laisser indifférent… Tu conclues par un haussement d’épaules avant de reporter ton attention sur le jeune noble. Après avoir attrapé une coupe de champagne passant non loin de toi, tu ajoutes, J’imagine que vous n’êtes pas un adepte de ce genre de soirées ? Pour vous aussi ce sont vos parents qui vous ont forcé à venir ? » S’il est un artiste et qu’il n’aime pas ce genre de personnage alors il ne doit pas être très friand des évènements mondains, n’est-ce pas ?
Une autre exquise soirée en perspective, la jolie Hazel s'était revêtue d'une magnifique robe de soie verte, une fine cape dentelée qu'elle pourrait retirer préalablement selon ses envies. En descendant dans l'escalier en colimaçon de son humble demeure, la belle avait rejoint Castiàn, son mari, dont le visage ne trahissait en rien les émotions qui l'habitait. La belle s'esclaffait « Mais ne faites pas cette tête Castiàn, nous allons bien nous amuser. Il faudra vous lâcher pour une fois » Pour seule réponse, son mari poussa un grognement de désespoir. Il était fatigué, travaillant comme un forcené, elle aurait pu le comprendre, mais non. Hazel n'a toujours pensé qu'à elle-même. Et cette soirée ne fut pas l'exception. Elle ne comprenait pas pourquoi il ne refusait jamais de la suivre plutôt que de la laisser y aller seule puisqu'y assister semblait déclencher chez lui plus désarroi que de l'amusement. Mais lui en était parfaitement conscient. Il voulait la surveiller. Personne ne pouvait parler à sa femme sans son accord, elle était sienne.Or, quelques fois cette futée lui filait entre les doigts. Elle ignorait où elle pouvait bien aller, et cela le rendait complètement fou. Ainsi ce soir se promit-il de ne pas la quitter des yeux. Ils s'engouffrèrent tous les deux dans leur carosse et il ne suffit que d'un seul geste de la main au cocher pour que ce dernier empoigne fermement les attelles des chevaux et ils furent en route vers le Manoir. Un sourire immuable sur les lèvres, Hazel se remet à penser à Letho. Et s'il serait là lui aussi? Arriverait-elle à semer Caspiàn pour le rejoindre telle une vulgaire bout de femme qui en était à ses premiers amours de jeunesse ?Elle faisait tout ce qu'elle pouvait pour se l'enlever de la tête, mais c'était peine perdue.
Mais le carosse se stoppant, l'arrêta promptement dans ses rêvasseries. Elle attendit patiemment l'arrivée de son mari pour qu'il puisse l'aider à descendre du véhicule, resserrant un peu l'étau de la cape autour de ses frêles épaules.Les chevaux tapaient du pied, des gens afluaient vers la porte d'entrée du Manoir, c'était parti. Ce fut en entrant dans le hall qu'elle poussa des » Oh! » fort fascinée. Elle aimait les gens encore plus que les objets en eux-même. Elle aimait la foule, les bruits, les rires et les conversations dérobées. Son mari resta de marbre, comme toujours, face aux gamineries de sa femme.Mais rien au monde ne pouvait changer son enthousiasme , rien du tout.
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